Jean François Bligny à l'Académie

Publié le par société des auteurs de bourgogne

académie. Un travail historique essentiel pour la région

Des mémoires du XXe siècle honorées
Au cœur de l'Auxois secret, le candélabre édifié pour sainte Reine par les pèlerins « blancs », catholiques à l'ancienne, objet du discours de J.-F. Bligny à l'académie. Photo SDR


Vieille dame, l'Académie des sciences, arts et belles-lettres ? Certes, elle est née sous Louis XV… Mais elle garde les yeux bien ouverts sur son temps. Trois exemples récents le prouvent.

Le 21 octobre, selon un rituel typiquement académique, Jean-François Bligny, par ailleurs président de la Société des sciences de Semur, prononçait son discours de réception. Il avait choisi pour thème la présence des "Blancs" en Auxois. Les Blancs sont ces catholiques qui n'ont jamais accepté les accommodements induits par le Concordat très "politique" signé en 1802 entre Bonaparte et le Saint-Siège. Ils sont restés alors et demeurent aujourd'hui fidèles à une Chrétienté "d'avant", à la fois très discrets et inflexibles.

La "Petite église"

Génération après génération, ils mettent leurs pas dans les très anciens itinéraires par lesquels les pèlerins d'autrefois honoraient les saints de Bourgogne, saint Thibault ou sainte Reine. Respectant leur horreur du paraître, J.-F. Bligny a su attirer l'attention sur les valeurs de constance entretenues par ces croyants de la "Petite église".


Le 4 novembre, Pierre Bodineau, président en exercice, dressera le portrait intellectuel et moral d'un homme aussi remarquable qu'oublié, académicien lui aussi en son temps : Maurice Deslandres. Deslandres était un juriste, qui fit toute sa carrière à la faculté de droit de Dijon, dont il fut doyen de 1920 à 1926. Mais il retient surtout par son implication dans les affaires sociales. Catholique engagé, il entendait contribuer à l'édification d'une société plus juste. C'est ainsi qu'il présida la société du Crédit immobilier populaire de Côte-d'Or, vouée au logement des classes modestes, et qu'il s'intéressa aux "ligues sociales d'acheteurs" : intuitions dont l'histoire a montré la fécondité.


Images pour mémoire

Le mercredi 25, c'est à trois voix que Jean-François Bazin, Jean-François Devalière et Anne Bramard-Blagny feront l'éloge de Guy Geoffroy, décédé en 2007, bien connu des lecteurs du Bien public où il fut journaliste. À l'académie, c'est la commission de linguistique et d'ethnologie, fondée par Albert Colombet, qui l'attirait spécialement. Il y trouvait le lieu idéal pour partager sa passion de l'architecture de pierre sèche (des cabotes de Bourgogne aux nuraghe de Sardaigne) et, plus généralement, des civilisations rurales traditionnelles dont il avait su depuis sa jeunesse enregistrer la mémoire par de remarquables clichés, pris dans les montagnes du Tyrol, les villages d'Espagne avant la movida ou les hameaux de Savoie. C'est grâce aux campagnes photographiques d'un Geoffroy, grâce aux enquêtes d'un Bligny, que survit un peu d'un monde séculaire que quelques décennies de "modernité" auront suffi à abolir. L'académie leur en sait gré.

Alain Rauwel

Publié le 25/10/2009 Le Bien Public

de Gauche à droite Pierre Bodineau président de l'Académie, Alain Rauwel secrétaire de la Commisssion des antiquités de la Côte d'Or, Jean François Bligny ancien vice-président de la SAB et président du jury du Prix Bourgogne  après son discours de réception à l'Académie de Dijon, le 21 octobre   (dans l'assistance on notait Alain Lequien et F Colin)

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