Michel Rederon

Publié le par société des auteurs de bourgogne

MICHEL REDERON. Il est l'auteur du feuilleton publié dans nos colonnes dès aujourd'hui

Ses mots pour le dire
Michel Rederon a publié sept ouvrages aux Editions de l'Armançon. Photo archives LBP


O n lui doit, entre autres, le Cèdre sous l'orage, un roman qui met en scène... un romancier. Michel Rederon a choisi d'écrire et d'en peupler sa vie. Il a, dit-il, toujours écrit, malgré des responsabilités professionnelles qui furent importantes. Depuis quelques années, il y consacre tout son temps. « J'ai eu plusieurs vies », dit-il depuis sa retraite de Nîmes. « Il n'y a plus qu'une qui m'intéresse, c'est celle liée à l'écriture. »

Sa première motivation fut de partager un passé révolu, le sien. Michel Rederon est né à Avallon en 1939, dans une famille très modeste, presque pauvre. « Mais j'avais une bicyclette et le Morvan. Et j'étais heureux. Ce fut l'origine de mon désir d'écrire, raconter ce Morvan, cette Bourgogne », explique-t-il avant d'ajouter en riant que l'ont motivé aussi ses enfants et petits-enfants, persuadés pour le moins qu'il avait un vélo avec une grande roue devant et une petite derrière !

L'engrenage fut fatal… Depuis, il n'a plus cessé d'écrire. Comme ce livre, le Cèdre sous l'orage, qui, dès ce mercredi, est repris en feuilleton, jour après jour, dans les colonnes du Bien public. Dans cette histoire, quand le roman inspiré par l'histoire de sa famille paraît, écrit par Fontana, Pierre, un jeune journaliste libanais en exil, fasciné par le héros qui est son double livresque, retourne au Liban… et se trouve mêlé à une aventure qui le dépasse.

Michel Rederon serait-il aussi un romantique qui se cache derrière les mots ? Car si, comme dans chacun de ses romans, il explore un conflit, un de ses affrontements sans issue qui font la Une de l'actualité - le Liban dans le Cèdre sous l'orage - chacun est aussi l'occasion d'une rencontre, d'un amour fou, d'une passion.

Un roman, la liberté

« En fait, dans tous mes livres, j'ai une prédilection pour les conflits sans solution équitable, dont tous les protagonistes ont des droits égaux. Pourquoi ? Ce sont autant d'occasions manquées... » Et il ajoute dans un sourire : « Ce sont d'ailleurs des choses que l'on peut transposer au couple », avant de commenter « ne pas comprendre l'autre, c'est dramatique ».

L'idée du Cèdre sous l'orage est née aussi de son intérêt pour le Liban, « un pays extraordinaire », dit-il, admiratif. C'est un pays laboratoire, ajoute-t-il, « où les valeurs de l'islam et de l'Occident s'opposent, ce qui peut laisser présager de ce qui va se passer ailleurs, peut-être ». Et il parle de « cette faculté qu'ont les Libanais à se déchirer, à s'opposer et cependant à vivre ensemble. Malgré tous les affrontements, ils sont encore et toujours Libanais avant tout ». C'est dans ce décor que Michel Rederon situe les angoisses de Pierre, bien décidé à réhabiliter son politique de père, et qui se fait piéger par son rêve.

« Dans ce livre, il y a deux facettes. L'idée de départ, c'était le fait qu'un livre peut bouleverser une vie. Et, par ailleurs, deuxième thème développé, peut-on changer sa vie ? Peut-on mettre ses pas dans la trace d'un autre ? » Dans cet ouvrage, quel est ce caillou qui s'est mis en travers de la destinée de Pierre ? « Est-ce le hasard ? On peut appeler ça aussi la destinée, ou la volonté divine… Mais c'est quelque chose de fascinant. Qu'est-ce qui préside à cela ? Je n'ai pas la réponse… »

Ce qui n'empêche nullement Michel Rederon d'écrire - aussi - un roman simple à lire et plein d'amour et d'aventures, pour reprendre la formule consacrée. « Le roman, c'est par définition la liberté, le désir libéré, c'est la réalisation de tous les fantasmes, sans considération pour la vérité, pour la chronologie, pour le plausible, et sans égard pour ceux qui pourraient se reconnaître dans les personnages… », déclare Fontana à Pierre, qui a l'impression que le romancier lui a volé sa vie.

Est-ce la déclaration de foi de Michel Rederon ? Sans doute, quelque part, un peu, même si ce dernier dit aussi aimer l'écriture de nouvelles, pour sa souplesse et sa rapidité. « Le roman, c'est différent. On vit un an, dix-huit mois avec ses personnages. C'est un affrontement beaucoup plus long… et il faut à tout moment que je maîtrise mon impatience, pour ne pas aller trop vite ! Je rêve d'être capable d'écrire un livre de 300 pages où il ne se passe rien ! » rit-il. « Mais il faut s'appeler Modiano… et avoir son talent ! »

Jocelyne REMY j.remy@lebienpublic.fr

Publié le 28/10/2009 le Bien Public

Michel Rederon sera présent au salon européen du livre les 27.28 et 29 novembre

Publié dans informations

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article